Il y a quelques mois ont été publiés, dans American Anthropologist, deux articles scientifiques sur la question de la chasse féminine (encore, me direz-vous), accompagnés de deux articles de vulgarisation écrits par les autrices, l’un dans la revue Scientific American, l’autre en ligne sur le site The Conversation. Les deux autrices, Sarah Lacy et Cara Ocobock, y étudient dans l’une des publications les données archéologiques, et dans l’autre les données biologiques. Elles parviennent à la conclusion que les femmes possèdent des qualités physiques leur permettant de chasser aussi efficacement que les hommes, ce qui, additionné aux indices archéologiques, laisse penser que la chasse devait être pratiquée abondamment par les femmes au paléolithique.
Je n’ai pas l’intention ici de trancher la question épineuse de la chasse féminine chez les chasseurs-cueilleurs, simplement, quelques points me semblent problématiques dans les deux articles d’origine, notamment celui concernant la biologie, intitulé Woman the hunter: The physiological evidence (Ocobock & Lacy, 2023). L’article arrive à la conclusion que les femmes possèdent un certain nombre d’atouts physiologiques leur permettant d’être particulièrement performantes dans les épreuves d’endurance extrêmes. Il y a plusieurs éléments qui semblent pertinents à l’appui de cette affirmation. Cependant, il me semble que l’article comporte aussi quelques affirmations questionnables, et de potentiels problèmes de citations. Je me suis donc un peu penché dessus. Continuer à lire … « Remonter à la source (2) : du sexe et des performances physiques »